Le théâtre amateur liégeois regorge de richesses. C’est pourquoi nous avons décidé de les mettre en lumière pour mieux vous les faire découvrir ou redécouvrir. Aujourd’hui, pleins feux sur… Michel Lefebvre, né à Liège, le 10 janvier 1970

Comédien, auteur, mais également metteur en scène pour la troupe Les Mots-Lierre, Michel n’est pas plus haut que trois pommes lorsqu’il prend goût au théâtre en regardant l’émission télévisée : « Au théâtre ce soir. » Une révélation. Mais ce n’est que quelques années plus tard, alors qu’il a 15 ans, qu’il déclare très sérieusement en famille : « Papa, je veux faire du cinéma ! » Bien décidé à atteindre son but, il télépjone à Inforspectacle où on lui explique que le métier de comédien passe d’abord par l’apprentissage du théâtre. Liégeois et fier de l’être, avec un accent qui en dit long sur ses origines,  il commence donc par le long travail de sa diction (pendant 3 ans) avant d’intégrer les cours de théâtre de Michèle Cristofori.

Parallèlement à cela, il se découvre une passion pour les mots, les grands auteurs de théâtre, et écrit son premier texte à l’âge de 16 ans. Dans les années qui suivront, il écrira principalement des chansons. Dès cet instant, écrire devient comme un besoin. Plus tard, ses deux passions finiront par se rejoindre, car au hasard des rencontres, son parcours théâtral lui réservera encore bien des surprises !

Après près de 10 ans à évoluer sur les planches sous l’œil attentif et précis de Michèle Cristofori, il rejoint la troupe du Théâtre de l’Alena. C’est là qu’Alain Beaufort lui proposera un beau jour d’expérimenter la mise en scène avec l’un de ses textes : « Gare au gorille » (qui deviendra plus tard « Gorille, panthère, croquemort et cie »). Mu par un désire de partage théâtral ancré dans son ADN et encouragé par son épouse, il se lance dans l’aventure et apprend, pas à pas, les ficelles du métier. Lorsque nous l’interrogeons sur son processus d’écriture et le choix de ses sujets, Michel nous explique qu’il puise son inspiration dans sa vie quotidienne et ses expériences vécues. Une fois l’idée de base définie, il aime sortir des sentiers battus et se laisse guider par ses personnages. Bien qu’il aborde des thèmes actuels, ancrés dans la réalité, il se dit très influencé par le théâtre des années 70. Au moment de l’écriture, il n’entreprend aucune démarche particulière afin d’aborder des thèmes de société ou d’actualité, mais au fil des mots, des actions et des interractions entre les personnages, la matière émerge, presque inconsciente : « Si cela peut faire son chemin et donner à réfléchir, tant mieux, c’est la cerise sur le gâteau. » Il veut son écriture généreuse, avant tout dirigée vers le public et les comédiens dont il tient à ce qu’ils se sentent en confiance et aidés dans leur évolution, leur bien-être, et dans leur recherche du rôle idéal.  

Il y a 5 ans, sous l’impulsion de la comédienne Magali Reichert, il rejoint la troupe Les Mots-Lierre où il a la chance de mettre en scène ses propres pièces. La saison dernière, la troupe décide de se lancer dans l’aventure du Trophée Royal de la FNCD, avec « L’anniversaire d’Aymeric. » Une première expérience qui a été récompensée en juillet dernier par le prix d’auteur belge et la médaille de bronze de la fédération (attribuée à la compagnie ayant donné la meilleure représentation d’une pièce d’auteur belge). À ce sujet, Michel nous confie avoir vécu une très belle expérience, riche en rencontres et en partages, autour de la passion du théâtre. Bien que les rires et les applaudissements du public restent pour lui la première reconnaissance, il avoue avoir accueilli avec joie cette très belle récompense et spécialement en ce qui concerne le travail fourni par toute la troupe. « On se prend rapidement au jeu de la compétition. ».

Ce qu’il retient du Trophée Royal ? Un jury de connaisseurs, de passionnés du théâtre, lancé joyeusement sur les routes de Bruxelles et de Wallonie, et qui restituent un avis honnête et bienveillant aux troupes qu’elles croisent. Des idées nouvelles, des écueils à éviter, des évolutions à entrevoir, … naissent de ces avis, et c’est cela qui les rendent si important.

Plusieurs de ses pièces de théâtre figurent désormais à la bibliothèque FNCD, dont « L’anniversaire d’Aymeric » qui sera jouée par 2 troupes la saison prochaine (Le Théâtre de Genêts de Liège et l’UDP de Bruxelles). Fidèle à lui-même, il sourit humblement quand nous abordons le sujet, mais il est heureux et fier d’avoir cette incroyable chance. Il encourage d’ailleurs tous les « auteurs en herbes » à se lancer. Son conseil ? Oser ! Ne pas se juger trop sévèrement au début, et persévérer, toujours, pour sans cesse s’améliorer. Le seul message qui vaille, selon Michel, est celui qui passe « du cœur au cœur » (comme le disait Christian Bobin).

Les idées et le projets débordent à présent, mais il reconnaît manquer parfois de temps et de moyens (financiers). Comme pour cette comédie musicale « Amélie, » qu’il a écrite, et à laquelle il rêve de donner vie, ou avec « Nos adieux, » un véritable drame, qu’il souhaite monter prochainement. D’ici-là vous pouvez aller applaudir sa dernière comédie : « The Cuckold’s Manor » qui sera présentée les 14 et 15 janvier et les 18 et 19 février, par la troupe Les Mots-Lierre (voir infos en bas de page).

En attendant, Michel lui, s’est déjà remis à écrire...

Interview réalisée par Virginie Metzer

Vous souhaitez découvrir quelques oeuvres de Michel ?
Ci-dessous, un aperçu de ses textes principaux !

Actualité

The Cuckold's Manor sera à nouveau joué en janvier et février !
L'occasion de voir une des oeuvres de Michel sur scène !

Les 14 et 15 janvier au Centre Culturel d'Engis
Les 18 et 19 février à la Charlemagn'rie à Herstal

Infos et réservations : 0491 31 34 22

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